Résumé de la recherche
Le Centre de Référence en Santé Mentale, en partenariat avec l’Université de Namur (Institut Transitions, Unité « Droits de l’enfant » du Centre de recherche Vulnérabilités et Sociétés, Centre interdisciplinaire des droits de l’enfant) et l’Université de Liège (Centre de recherches et d’interventions sociologiques), a mené une recherche financée par ONE Academy qui analyse l’impact du morcellement des politiques publiques sur la prise en charge des enfants de 0 à 30 mois présentant des problèmes de santé mentale et sur l’effectivité de leurs droits fondamentaux. Les enjeux en termes de santé mentale pour cette tranche d’âge spécifique sont cruciaux et mobilisent des acteurs de secteurs divers (santé mentale, soins de première ligne, handicap, petite enfance, aide à la jeunesse, protection de la jeunesse, droits sociaux, justice, ...). La prise en charge des jeunes enfants nécessite une réelle collaboration entre ces secteurs, en tenant compte de leurs missions, valeurs, contraintes administratives, réglementations… L’articulation des différents champs ne se fait pas sans mal dans un paysage belge complexe en termes de répartition des compétences et de fragmentation de l’offre. L’objectif du projet a été de réaliser un état des lieux des difficultés rencontrées sur le terrain dans le suivi et la continuité des soins chez les tout petits, et d’identifier des leviers permettant de dépasser ces difficultés. Il fait également état de l’impact du morcellement des politiques publiques sur les droits fondamentaux de l’enfant et, plus largement, de sa famille. Après une revue de la littérature relative à la question de recherche, les données ont été récoltées en suivant une méthodologie de recherche qualitative et une approche par entonnoir. Dans un premier temps, nous avons organisé des tables-rondes avec des acteurs en contact avec les professionnels de terrain (institutions, fédérations, coordinations, chefs de service…) ainsi qu’avec des experts dans les domaines de la santé en général et la santé mentale plus spécifiquement, du handicap, de la petite enfance, de l‘Aide à la jeunesse, de la protection de la jeunesse, des droits sociaux, de la justice, des droits de l’enfant, et/ou des politiques publiques. Ensuite, nous avons mené des entretiens semi-directifs, sur base d’un guide d’entretien élaboré grâce à l’étape précédente avec des professionnels de terrain qui travaillent dans les secteurs de la petite enfance, de la première ligne de soin et/ou de la santé mentale. Enfin, nous avons rencontré des familles dont un ou plusieurs enfants présentaient des problématiques de santé mentale dès la petite enfance. Ces enfants constituent le cœur de cible de notre recherche et sont au centre des analyses réalisées. L’analyse des données récoltées a permis d’identifier une série de huit recommandations que nous présentons dans ce rapport. Celles-ci s’articulent autour de la perception des familles et des professionnels et s’adressent à la fois aux différents niveaux de pouvoir politique ainsi qu’aux services et aux professionnels qui les composent. Les notions-clés de la recherche (approche par les droits, prise en charge précoce des problématiques de santé mentale et continuité des soins) et l’appareillage méthodologique mobilisé (étapes suivies et approche participative) sont aussi présentés de manière approfondie dans le rapport. Au terme de celui-ci, deux documents sont annexés : d’une part, les recommandations de la recherche présentées succinctement et, d’autre part, un tableau qui met chacune des recommandations en corrélation avec les droits de l’enfant pertinents.
Pour plus d'informations
Mots-clés
- Continuité de l'accompagnement
- Intérêt supérieur de l’enfant
- Niveaux de pouvoir en Belgique
- CRIS de l'Université de Liège
- ONE Academy
- L’Unité Vulnérabilités et Droits de l'enfant de l'Université de Namur