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Ressource

Rapport des enfants et des jeunes concernés par la santé mentale en Belgique

AUTEURS
Unicef Belgique
EDITION
Whant do you think ?
ANNÉE
2022

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la brochure "Rapport des enfants et des jeunes concernés par la santé mentale en Belgique".

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Méthodologie

UNICEF Belgique a lancé en 1999 le projet « What do you think ? » (Qu’en penses-tu ?).

Ce projet s’adresse aux enfants et aux jeunes jusque 18 ans et souhaite faire entendre leur voix au plus haut niveau. Depuis sa création, le projet « What do you think ? » a pu interroger des milliers d’enfants et de jeunes en situation de vulnérabilité, et contribuer au changement en relayant leurs opinions et recommandations auprès du comité des droits de l’enfant des nations unies et des décideurs politiques en belgique. De 2020 à 2022, UNICEF Belgique a poursuivi cette initiative auprès des enfants et des jeunes concernés par la santé mentale, et s’est adressé en premier lieu aux enfants et aux adolescents des services hospitaliers de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, aux enfants et aux jeunes des structures psycho-socio-thérapeutiques (SPST) ainsi qu’aux enfants et aux jeunes usagers des services de santé mentale (SSM).

Depuis plusieurs années, l’UNICEF et d’autres organisations ont fait part de leurs inquiétudes concernant le traitement des troubles mentaux chez l’enfant et du respect de leurs droits. En Belgique, le gouvernement a depuis lors réformé la politique de santé mentale des enfants et des adolescents en vue d’améliorer la situation. Mais qu’en est-il dans la pratique ? Comment les droits des enfants concernés par la santé mentale sont-ils respectés ? Reçoivent-ils l’aide dont ils ont besoin dans leur milieu de vie et d’apprentissage ? Comment participent-ils aux décisions qui les concernent ?

En collaboration avec les services et structures de santé mentale, UNICEF Belgique a voulu questionner les enfants et des jeunes concernés pour récolter leurs idées, leurs souhaits et leurs recommandations pour faire entendre leurs voix et améliorer la situation.

Qui ?

Le projet a été mené de 2020 à 2022. Il s’adressait aux enfants et aux jeunes des services hospitaliers de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, aux enfants et aux jeunes des structures psycho-socio-thérapeutiques (SPST) ainsi qu’aux enfants et aux jeunes usagers des services de santé mentale (SSM). En raison de la pandémie de COVID-19, la grande majorité des services qui ont pu répondre à l’appel sont des services hospitaliers résidentiels. C’est la raison pour laquelle ce rapport parle davantage d’enfants et de jeunes hospitalisés.

Comment ?

Lors des différents contacts avec les enfants et les jeunes, nous avons exploré avec eux une série de difficultés, sous forme de débats et de techniques expressives ou créatives. Les questions posées aux enfants avaient pour objectif d’en savoir plus sur leurs expériences. Quelles sont les expériences positives ? Ce qu’ils aiment (Les bons côtés) : qu’est-ce qui leur manquerait le plus si un jour ils devaient quitter l’hôpital, par exemple ? Quelles sont les expériences négatives ? Ce qu’ils aiment le moins (Les difficultés) : qu’est-ce qui devrait changer pour qu’ils se sentent mieux ? Que faudrait-il changer pour que tous les enfants et les jeunes reçoivent l’aide dont ils ont besoin ? Ont-ils reçu cette aide dans leur milieu de vie et d’apprentissage et comment faire en sorte que tous les enfants se sentent mieux ?

Faire participer des enfants concernés par la santé mentale est un processus complexe qui implique de travailler de manière éthique, authentique et durable. Le déroulé du processus a un impact significatif sur la manière dont les enfants vont se sentir pendant et après les débats ou les activités créatives. Les enfants pourraient n’avoir pas suffisamment confiance pour s’exprimer. Certains pourraient craindre que leur récit soit utilisé à d’autres fins. D’autres n’ont pas les capacités de se concentrer plus d’une heure. Certains ont aussi vécu des expériences traumatisantes et ont dû mal à en parler. Il est donc primordial de mener un processus qui soit approuvé par les Comités d’éthique des hôpitaux concernés et de respecter l’ensemble des garanties relatives à une participation des enfants authentique, éthique et durable.

Pour UNICEF Belgique, il est toujours essentiel de travailler avec les personnes de confiance des enfants. Dans ce cas, il s’agit des professionnels de santé mentale - psychologues, psychiatres, référents, animateurs, éducateurs, directeurs de services, etc. - qui travaillent au quotidien avec les enfants. Certains ont mené les consultations seuls. D’autres ont été appuyés par les équipes d’UNICEF Belgique. Les objectifs du projet ont été discutés avec ces professionnels et avec les enfants et les jeunes, afin de bien cerner l’objectif et les limites ; car le risque est bien réel qu’un tel processus suscite de fausses attentes chez les enfants ou des craintes chez les professionnels du secteur de la santé mentale. Une évaluation partielle du processus nous permet déjà de dire que le projet a présenté bien des opportunités, pour les enfants eux-mêmes mais aussi pour les services qui ont mené ce processus. Les enfants qui expriment leur vécu et formulent des recommandations prennent confiance en eux, et ont déjà permis de contribuer à renforcer les bonnes pratiques et à mettre en lumière les choses qui devraient être améliorées. Les professionnels qui les écoutent et les soutiennent ont déjà pu mettre en place des initiatives participatives plus durables et adapter leurs pratiques aux besoins des enfants. Beaucoup nous ont dit à quel point ils avaient été surpris par les opinions des enfants et leur grande maturité. Une chose est certaine, ces professionnels ont été enthousiastes et heureux d’avoir pu contribuer à faire entendre la voix des enfants. Nous les remercions chaleureusement ! Les méthodes participatives utilisées par UNICEF Belgique se fondent sur une série de principes qui visent une participation des enfants éthique, authentique et durable. Dans le processus « What Do You Think ? », nous avons été attentifs à plusieurs exigences qui peuvent être utilisées dans n’importe quel processus participatif.

Ethique

Au vu du parcours de vie difficile de ces enfants et adolescents, il est crucial de prendre des précautions. L’approbation du Comité d’éthique hospitalier est importante avant de démarrer le processus. Une fois le projet lancé, il est crucial de soutenir l’enfant et de le rassurer en excluant tout risque de violence, d’exploitation, d’abus ou de toute autre conséquence négative qui pourrait être liée à l’expression d’une parole. Cela peut nous paraître évident, mais ça ne l’est pas pour lui.

La coopération avec les professionnels des services est cruciale à cet égard. Le maîtremot est la bonne connaissance des différentes problématiques prises en charge dans les services de pédopsychiatrie mais aussi la connaissance de certains aspects de la situation individuelle de chaque enfant avant d’entamer les débats. La question posée aux professionnels avant tout débat sera, par exemple : « Y a-t-il des choses que je dois savoir concernant les enfants participants ? Est-ce que certains thèmes sont susceptibles de réveiller certaines souffrances passées ? ».

Information

Les enfants doivent bien sûr être informés de leur droit d’être protégés. Ils doivent savoir où s’adresser pour demander de l’aide. Il a très vite été convenu que la participation des enfants se ferait toujours en présence d’un professionnel du service afin de pouvoir entendre ce que les enfants avaient à dire mais aussi d’assurer un suivi aux possibles demandes d’aide. Il a également été convenu que tout le processus se ferait de manière anonyme. C’est une condition essentielle de l’expression d’une parole libre et confiante. Dans le rapport final ne figurent que les mentions de genre (fille/garçon) et d’âge de l’enfant. Les hôpitaux ne sont pas mentionnés dans les citations. Les enfants ont également reçu un formulaire de consentement.

Volontaire

La participation des enfants est un droit, pas une obligation. Elle doit donc être volontaire. Il ne faut surtout pas forcer les enfants à participer ou à s’exprimer sur tous les sujets. Les enfants ont le droit de garder le silence sur certains sujets qui leur semblent trop douloureux ou trop personnels à évoquer. Ils doivent être informés qu’ils peuvent cesser de participer à n’importe quel moment. Information Les enfants doivent savoir ce qu’ils peuvent attendre de leur participation. Ils doivent donc recevoir une information sur leur droit d’exprimer leur opinion et sur la manière dont leur opinion sera prise en considération. Ils doivent être informés sur la manière dont leur participation va se dérouler ainsi que sur sa portée. Les enfants doivent savoir que leurs opinions et recommandations ne serviront pas à changer leur situation individuelle mais seront transmises de manière anonyme au plus haut niveau (au Comité des droits de l’enfant des Nations Unies et aux décideurs politiques en Belgique) afin d’améliorer le bien-être de tous les enfants et adolescents. 

Vignettes

Ressources