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Concepts-clés

Vignette clinique

Partage d’un moment vécu dans sa pratique professionnelle et/ou clinique, ou d'un cheminement entrepris avec des familles, qui illustre concrètement un concept dont on a intention d’argumenter. C’est le moyen privilégié pour échanger des expériences et discuter sur un sujet, notamment sur le soutien à la parentalité.
 

Les trois dimensions du soutien à la parentalité

1. Exercice de la parentalité :

Cela concerne tant les aspects juridiques que les aspects symboliques.

  •  Aspects juridiques : droits et devoirs des parents à l’égard de leur enfant, par exemple un parent a le devoir d’assurer que son enfant soit nourri et le droit de décider ce qu’il mange à midi.
  • Aspects symboliques : normes socialement attendues de la part des parents et valorisées par la société, par exemple, dans la société occidentale, l’autonomie de l’enfant  est  très valorisée, les adultes vont donc lui apprendre dès son plus jeune âge à se débrouiller seul.

2. Expérience de la parentalité :

Cela renvoie aux dimensions psychiques et subjectives de la parentalité. Il s’agit donc du vécu en tant que parent, des émotions, des représentations, des transformations psychologiques lorsque l’enfant naît et tout au long de sa croissance.

Exemples : Babyblues,  premières séparations, premiers pas, premiers mots, crise d’adolescence, premiers amours, voyages scolaires, opposition aux parents,…

3. Pratique de la parentalité :

Ce sont les actes concrets de la vie quotidienne que vont poser les parents.

Exemples : soins, maternage, sommeil, devoirs,…
 

Les deux facettes du soutien à la parentalité :

     1. L'accompagnement c'est:

  • Avancer côte à côte – épaule contre épaule                    

  • Temporaire                                                                     

  • Avancer au même rythme                                                                                      

     2. Le soutien :

  • Englobe cette dimension de l’accompagnement de la parentalité et la dimension socio-politico-économique importantes pour la défense des droits parentaux (allocations familiales, congés parentaux,…)

  • Cela permet donc d’englober l’interpellation politique.
     

Les niveaux de pouvoirs belges :

  • État Fédéral : compétences en matière de droit civil, règlement de travail, congés parentaux, soins de santé.

  • Fédération Wallonie-Bruxelles : compétences en matière d’enfance, de jeunesse, d’enseignement et de promotion de la santé.

  • Région Wallone et COCOF : compétences en matière de santé, de santé mentale, de handicap et de cohésion sociale (Centre de Planning Familial, Service d’Aide aux Familles,...).
     

L’autorité parentale conjointe :

Depuis 1995, la Belgique reconnait l'autorité parentale conjointe, c’est-à-dire que chacun des deux parents jouit de cette autorité, même en cas de séparation. Les effets du lien de filiation ne sont donc pas rompus par la séparation ou le divorce. Il s’agit d’une évolution notoire par rapport à l’ancienne notion de puissance paternelle ou de l’autorité parentale dévolue au(x) parent(s) qui cohabite(nt) avec l’enfant.
 

Les deux dimensions du soutien à la parentalité :

  1. La dimension socio-politico-économique portée par les pouvoirs publics et concrétisée par un ensemble de politiques visant à soutenir la parentalité (congés parentaux, protection maternelle et infantile, création et développement de milieux d’accueil,…)

  2. La dimension pratique de l’accompagnement de la parentalité qui concerne les acteurs en lien direct ou non avec les familles.
     

La réflexivité :

La réflexivité est une mise à distance de la part des professionnels par rapport à leurs pratiques. La réflexivité implique de trouver un équilibre entre la réflexion sur soi-même, sur ses valeurs, sur ses pratiques  et sur son cadre professionnel.  Elle implique également de trouver la « juste distance/proximité » avec chaque famille, le professionnel occupant toujours une place au sein de celle-ci.

Il est donc très important de disposer de lieux et de temps pour activer le processus de réflexivité, pour permettre les questionnements (peu importe les réponses), et pour échanger sur les pratiques.

Exemples : réunions d’équipes, formations, supervisions, participation à des colloques,…
 

Le secret professionnel partagé :

Le secret professionnel partagé prévoit que la coopération entre les intervenants doit s’exercer dans la discrétion et ne porter que sur des informations indispensables à la prise en charge. Les parents éprouvent parfois des craintes quant aux informations qui circulent entre les professionnels à leur propos ou au sujet de leur enfant. Au sein du réseau, qui est le détenteur des informations ? Comment ces informations se communiquent-elles ? Dans quels buts ? Les parents seront-ils informés au préalable d’une transmission d’informations entre professionnels ? Leur accord sera-t-il demandé ? Seront-ils informés si la situation de leur enfant est référée à un autre professionnel, en particulier quand il s’agit d’un acteur du champ de l’aide à la jeunesse ? Ce sont là des questions déontologiques à aborder lors de la constitution d’un réseau. Toutes ces questions renvoient notamment à celle de secret professionnel partagé.
 

Intervenir :

Comme le souligne Guy Ausloos : "Il s’agit de « travailler » avec une famille qui est capable de résoudre les problèmes qui se posent à elle, il n’est plus question de la prendre en charge mais au contraire, d’activer un processus dans lequel la famille pourra observer, expérimenter, changer…"

Les interventions dépendent du cadre de travail, du mandat (clarifié dès la prise de contact avec les parents) du professionnel. 

En tenant compte de ce cadre de travail, il est nécessaire de mettre en place un processus d’évaluation de l’action qui permette de mesurer les conséquences positives et négatives de l’intervention, d’en suivre le déroulement afin de pouvoir la réajuster si nécessaire.  Cette évaluation doit être transparente et impliquer les parents, en tenant compte de leurs besoins, attentes, observations et feedbacks qu’ils font par rapport à l’intervention et à ses effets.
 

L'humilité professionnelle :

La notion de respect est indispensable pour aller à la rencontre d’autrui. Ce souci de respecter les parents implique le principe éthique d’humilité professionnelle. Pour instaurer un dialogue constructif avec les parents, le professionnel évite d’adopter une position d’ « expert » qui augmente le risque de stigmatiser et juger les parents et leurs compétences.
 

La prévenance :

La notion de prévenance est une attitude, un état d’esprit, qui implique d’aller au-devant de, d’être attentif aux besoins de l’autre, de le considérer comme un partenaire… On parle également de co-veillance.
 

L'alliance éducative :

La stratégie la plus efficace est de co-construire un projet, de « faire avec » les parents. En effet, ces derniers doivent se sentir acteurs de la construction du projet, ils doivent être impliqués pour s’engager. Le professionnel veille à être partenaire du projet du parent.