Isolement Social
Comment soutenir les parents isolés ? Quel est l’impact sur les enfants et les adolescents ? Comment favoriser la reliance de ces familles ? Quelles ressources sont à disposition des professionnels ? Comment aider les professionnels à penser leur intervention et leurs postures pour pouvoir s’adapter aux réalités des parents isolés ?
Définitions
Qu’entend-on par isolement social ?
L'isolement social désigne un manque d'interactions actives et effectives entre personnes en raison de divers facteurs sociaux, psychologiques et physiques.
Des relations humaines de mauvaise qualité et/ou trop peu diversifiées sont les facteurs qui contribuent le plus à l’isolement.
En santé publique ainsi qu’en sociologie, on a tendance à distinguer l’isolement social de la solitude en raison des facteurs d’influence et du caractère objectif ou subjectif de la situation (Cacioppo & Hawkley, 2009 dans « Perceived social isolation and cognition », « État des connaissances sur l’isolement social et la solitude des parents, de la grossesse à la fin de la petite enfance : définitions, instruments de mesure, ampleur et facteurs associés »).
- La solitude, que l'on peut éventuellement choisir, est influencée par des facteurs tels que l'environnement, les normes culturelles, les besoins sociaux, l’état de santé, les handicaps physiques et les contradictions entre relations actuelles et désirées. C’est donc un paramètre subjectif qui résulte de la perception par l’individu d’un écart entre la quantité et la qualité des relations sociales réelles et souhaitées.
- L’isolement social est considéré comme un manque objectif de liens sociaux de différents ordres : familiaux, amitiés, liens professionnels, connaissances, liens par l’intermédiaire d’engagements associatifs, ... En d'autres mots, cela correspond à l’absence de nourriture affective.
D’autres définitions dans la littérature mettent le focus sur les différences entre isolement et exclusion sociale :
- L’isolement social serait « un rejet bidirectionnel entre un individu et la société » (Burstein, 2005 dans « L’isolement social des familles en situation de négligence : ce qu’en pensent les mères »). Il est vécu comme un sentiment de marginalité, dû en partie à l’absence d’un réseau social ou d’un rôle dans une communauté.
- Goguel-D’allondans (2003), présente l’exclusion sociale comme une situation involontaire et subie. Selon d’autres auteurs, « elle ferait référence à l’inégalité sociale et économique dont certaines personnes font les frais. Ce concept a une signification plus sociale (voire « sociologique » éd.) en ce sens qu’il réfère davantage aux caractéristiques qu’une personne n’a pas choisies, mais qui ont pour conséquence une exclusion des normes sociales ».
Une personne exclue peut difficilement avoir accès aux mêmes droits économiques et sociaux que le reste de la société. Ainsi, il est possible de penser que l’exclusion puisse entraîner l’isolement social ; une personne exclue en raison de sa situation de marginalité, pourrait parvenir à adopter des comportements de retrait vis-à-vis d’une société qui ne semble pas vouloir d’elle.
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Caractéristiques des personnes socialement isolées
Les personnes en situation d’isolement social partagent souvent les caractéristiques suivantes :
- Le manque de relais et de points d’appui ;
- La non-connaissance de l’environnement ;
- Le lien entre isolement social et isolement psychique ;
- La perte de la capacité « à aller vers » due à une peur qui trouve son origine :
- Soit dans les traumatismes/ruptures ;
- Soit dans l’expérience de l’isolement qui peut entraîner une perception de l'extérieur menaçante et renforçant l'isolement lui-même (voire engendrant un repli supplémentaire).
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Les résultats des recherches explorant l’impact de l’isolement social sur la santé physique et psychique, montrent que :
- La prévalence de l’isolement social augmente avec l’âge du sujet ;
- L'état de santé des personnes plus isolées se détériore avant leur mi-âge (cfr Harvard Study of Adult Development) ;
- Les capacités cognitives s'altèrent plus rapidement ;
- Des effets conjugués entre l’isolement social et la santé mentale émergent : les personnes isolées sont plus fréquemment sujettes aux troubles psychiques (comme la dépression) et les personnes vivant avec des troubles psychiques sont plus souvent isolées (cfr Santé mentale et isolement social : quelles interactions et réponses territorialisées ?) ;
- La diminution de l’espérance de vie (d'après des recherches telle que la revue de littérature Social Relationships and Mortality Risk: A Meta-analytic Review de Julianne Holt-Lunstad et al, et l'étude de Steffens et al).
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L’isolement atteint toutes les catégories socio-professionnelles ; cependant, il y a une corrélation avec le niveau socio-économique, en raison du peu de diversité des réseaux de sociabilité des personnes en situation de pauvreté.
En tant que vulnérabilité à part entière, l’isolement social peut à la fois être favorisé par la présence d’autres vulnérabilités, telles que le handicap et la monoparentalité, et à la fois être facteur de risque pour l’émergence de fragilités telles que la pauvreté, la maladie et l'addiction.
Les connaissances à propos de ces différents contextes étant souvent plus solides, ces derniers représentent des portes d’entrée plus immédiates sur lesquelles appuyer son intervention.
Dès lors, les modèles d’intervention proposés par exemple aux familles en situation de pauvreté, sont-ils vraiment adaptés aux contextes d’isolement social ? Cette question est abordée plus en détails dans les paragraphes concernant l’Isolement social et parentalité, ainsi que dans le chapitre « Pour alimenter votre réflexion ».
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Quel que soit l’âge de la personne, la qualité des liens et des contacts de proximité sont des facteurs de protection pour le bien-être.
Dès sa naissance, bébé a besoin d’interactions, de contacts physiques et psychiques. La proximité avec l’adulte est indispensable au petit enfant. « Un bébé seul, ça n’existe pas » affirmait Winnicott.
Une littérature abondante démontre à quel point la distance psychique de la mère, ou des personnes qui prennent soin de lui, peut entraîner la mise en place de comportements désorganisés par bébé (cfr, par exemple, l’expérience « still face »).
Ainsi, le risque de décès des bébés prématurés diminue significativement grâce au contact physique et psychique, comme les expériences sur l’attachement le démontrent (recherches de Harlow).
Les recherches sur l’attachement ont également démontré qu’après de longues séparations physiques, les systèmes neuraux responsables de la recherche du contact du bébé sont potentiellement compromis ; la diminution de motivation à explorer, ainsi qu’au niveau de l’attention, mèneraient à leur tour, progressivement, à la manifestation de symptômes dépressifs.
« L’enfant a besoin que ses parents favorisent son ouverture aux autres, au monde, au beau. Cela donne du sens à la vie » (cfr Carnet devenir parent ONE).
Les parents ont une fonction contenante et restent les adultes vers qui les enfants se tournent pour poser des questions, raconter leurs vécus et exprimer leurs ressentis.
Les adolescents ont besoin de se confronter. En général, pour s’affirmer et se développer, ils ont besoin de pouvoir se tourner non seulement vers leurs parents, mais également vers d’autres adultes signifiants et surtout vers leurs pairs. Par exemple, une étude de M.D. Resnick menée sur 36000 adolescents (The impact of caring and connectedness on adolescent health and well-being) a relevé que le sentiment d'interdépendance avec la famille et l'école est un facteur de protection de la santé et du bien-être des adolescents. Un sens de la spiritualité et un faible stress familial joueraient également le rôle de facteurs de protection.
L’équipe de l’Université du Minnesota a également démontré que les adolescents ayant des relations de qualité auraient moins tendance à développer des troubles anxieux voire de la dépression. Ils seraient moins affectés par des pensées suicidaires que leurs copains qui percevraient moins de « proximité » de la part des proches (par proximité on entend ici également la perception de recevoir du soutien et de l'attention de la part des parents, la satisfaction et le sentiment d'être apprécié et aimé).
Notons que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables au phénomène d'isolement social.
Les caractéristiques des parents en situation d’isolement social sont traitées ci-dessous, dans le paragraphe « Isolement social des parents ».
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Isolement social et facteurs de protection
Des liens de qualité permettent à l’individu :
- D’assurer sa protection ;
- De satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu’être humain ;
- À travers l’interaction avec d’autres, de narrer son histoire et construire son identité.
« Le lien est ce qui met en relation, qui entrouvre, qui assujettit, qui engage. Ce terme implique une notion de processus, de construction. (…) Par lien social, on entend l’ensemble des appartenances, des affiliations, des relations qui unissent les gens ou les groupes sociaux entre eux. Il vient dire la force qui lie, par exemple, les membres d’une famille entre eux, ou les membres d’une communauté » (cfr. Grange-Ségéral, Évelyne, « Lien social, lien thérapeutique, lien familial », Connexions, 2014/2 (n° 102), p. 6).
Il se mesure « au regard des contacts, de leur qualité, de leur densité et de leur périodicité » (cfr l’étude de la Fondation de France, « Les Solitudes en France », 2014).
D’une part, ce lien peut varier dans le temps et dans l’espace — être plus ou moins fort — et d’autre part, « les formes prises par le lien social se reconfigurent et reconfigurent les rapports individuels » (cfr. Grange-Ségéral Évelyne, « Lien social, lien thérapeutique, lien familial », p. 74).
« Des liens familiaux et sociaux de qualité sont précieux car ils participent à la construction identitaire et du bien-être de l’individu, en lui procurant reconnaissance, repères et soutien. Comprendre leur importance est fondamental, dans un contexte social où les liens tendent à se fragiliser. L’environnement social de l’enfant est (voire « peut-être » éd.) restreint, voire perturbé, ce qui peut (voire « st susceptible de ») entraver son développement. Cela permet aussi de chercher comment les renforcer, ou de pallier leur déficit en organisant un soutien professionnel de qualité. En ce sens, la prévention, tout comme le soin, sont nécessaires. Parce que, dans certains cas, les professionnels de terrain sont les seules ressources sociales, notamment des parents. Et parce que l’on ne peut oublier qu’en accompagnant les parents, on favorise les conditions de développement de l’enfant. » (cfr. « Lien social, lien familial. L’impact des nouveaux modes relationnels sur la parentalité et le développement de l’enfant »).
Pour rappel, l’enfant est au cœur de toute action de soutien à la parentalité (cfr le document « Pour un accompagnement réfléchi des familles ; un référentiel de soutien à la parentalité »).
Lorsque l’on aborde les notions de narration et de continuité de l’identité, il apparaît nécessaire de citer le concept de résilience et les travaux de Boris Cyrulnik. En effet, ces derniers affirment que l’isolement est l’un des trois obstacles de la résilience, les deux autres facteurs étant la honte et le non-sens.
Parmi les définitions de résilience (extraites de l’appel à projets 2022 du Fonds Houtman « Enfants, jeunes et résilience : vers une société plus inclusive et solidaire ! ») relevons :
- « La capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères. » (« La résilience, un regard qui fait vivre », Michel Manciaux, Études 2001/10 (tome 395), pages 321 à 330) ;
- « L’aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques » (Le Larousse) ;
- « La résilience fait référence à la capacité d’un système dynamique à s’adapter avec succès aux perturbations qui menacent la viabilité, le fonctionnement ou le développement de ce système. » (Masten A. S. – Global perspectives on resilience in children and youth – Child Development – 2014a ; 85 : 6–20).
Comme Boris Cyrulnik le décrit, l’impact d’un événement traumatique ne se mesure pas en fonction de l’événement en soi mais sur base du sens que l’individu donne à ce traumatisme, qui réside dans la manière de (se) raconter l’événement et de le transformer de manière constructive. Par exemple, prendre en compte une blessure, pour la comprendre, en faire un témoignage et pourquoi pas, en parler à ses enfants pour les protéger de la répétition générationnelle, sont des mécanismes de défense constructifs ; à contrario, une réaction démissionnaire et de fuite sont des obstacles à la résilience, ou mécanismes de défense régressifs. (Pour en savoir plus, voir par exemple l’interview suivante : En 2004, Boris Cyrulnik explique ce qu'est la résilience aux différents stades de la vie.)
L’affection et l’empreinte sécurisante au niveau de l’attachement précoce avec les parents peuvent en partie expliquer la manière dont la personne donne du sens aux aléas de la vie. Comme Bowlby l’affirmait : « le système d’attachement est actif du berceau à la tombe » (cit. dans « L’attachement, un lien vital » Temps d’arrêt Yapaka).
Le lien d’attachement et les récits de l’individu, contenant ses significations et ses représentations, sont les moyens à disposition de l’individu pour faire face aux traumatismes, pour se soulever.
Les premières semaines du post-partum représentent un moment privilégié pour soutenir le lien d’attachement et le processus de parentalité ; c’est aussi la période où se constituent et s’organisent les prémices de la vie mentale de l’enfant. Comme mis en avant par la recherche menée par l’Unité « Parents-Bébé » du CHU Tivoli (disponible sur le site du Fonds Houtman : Cahier du Fonds Houtman n. 10 Mai 2010) pour les « familles isolées, l’extérieur est très souvent vécu comme une menace, les contacts de la vie quotidienne et les démarches d’aide comme des épreuves. »
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Isolement social et parentalité
L’isolement du parent s’exprime au travers du sentiment qu’il est le seul à devoir faire face à des difficultés, notamment éducatives.
Le professionnel peut jouer alors un rôle de point d'ancrage qui permet au parent l’expérimentation d’un lieu sécure et l’ouverture vers un réseau social élargi.
Comme la recherche « L’isolement social des familles en situation de négligence : ce qu’en pensent les mères » le souligne, « l’isolement social peut avoir un impact négatif sur les capacités parentales. ».
Quelle que soit l’origine de l’isolement social des familles, la démarche d’aller vers l’extérieur est un acte compliqué. Á propos de cela, des ressources sont répertoriées plus loin, dans le paragraphe «Quelques ressources pour favoriser la réflexivité ».
Finalement, on souligne que les parents socialement isolés pourraient même se replier quasi exclusivement sur leurs enfants et ainsi engendrer des effets en cascade.
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Le manque de relations durables est à la base de l’isolement social ; ce dernier peut donc être considéré comme un index de précarité des familles. De plus, « l’association d’une précarité économique, professionnelle et relationnelle exacerbe les tensions, le stress et l’isolement des familles » (cfr Pour un accompagnement réfléchi des familles ; un référentiel de soutien à la parentalité).
Lorsque l’on accompagne la parentalité, il est important de prendre en considération l’isolement social des familles puisque la précarité va affecter l’exercice de la parentalité et la capacité même d’être parent.
Pour rappel, la précarisation des familles ne concerne pas seulement la dimension matérielle et économique, c’est aussi une réalité relationnelle et psychologique » (Gérard Neyrand dans « Monoparentalité précaire et femme sujet ») qui fait que la relation entre parent et enfant va être affectée par leurs précarités. En effet, la précarité engendre de l’incertitude, le fait que tout se gère à très court terme ou dans l’urgence ne permet pas de pouvoir se projeter nécessairement, par exemple, dans l’éducation des enfants ou dans leurs besoins (intervention du docteur Marylène Delhaxhe dans la capsule vidéo de présentation des concepts-clés de la contribution vulnérabilités).
Dans le rapport de recherche : « Évaluation de l'impact des projets de lutte contre la pauvreté infantile », l’isolement social parait être une caractéristique de la plupart des familles en situation de pauvreté. C’est pour cela que les résultats et les orientations fournis par cette recherche sont repris dans le chapitre « Pour alimenter votre réflexion ».
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« Indéniablement, l’isolement social du parent entraîne l’isolement social des enfants puisque ceux-ci passent la majorité de leur temps avec le parent, à domicile. Dans ces familles, comme affirmé dans le rapport de la recherche conduite par l’UMons et l’ULB « Évaluation de l’impact des projets liés à la lutte contre la pauvreté des enfants », l’enfant est très rarement en contact avec d’autres enfants. »
En général, l’enfant qui vit dans une famille isolée est davantage exposé à :
- Une insuffisance de stimuli ;
- Des situations de socialisation moins fréquentes et diversifiées ;
- Plus de risques d’être ou devenir « l’objet du repli » de ses parents.
En outre, l’isolement social des parents est en corrélation avec :
- La négligence du fait des parents (cfr « L’isolement social des familles en situation de négligence : ce qu’en pensent les mères ») puisque le manque de soutien parait être « un élément clé dans l’apparition et le maintien de la négligence. Cela entraîne des conséquences néfastes sur le bien-être de la famille et contribue notamment à augmenter le stress quotidien des parents. » Pour en savoir plus à propos de la négligence, nous vous suggérons de parcourir la sous-thématique Négligence grave et le site Yapaka.
- La difficulté de créer du lien d’attachement avec son bébé (cfr la recherche de l’Unité « Parents-Bébé » du CHU Tivoli), lien indispensable pour prévenir des difficultés psychiques chez le jeune enfant. L’isolement familial et social parait à la base de la difficulté de créer un lien continu. « Comment créer du lien quand on n’en bénéficie pas soi-même ? ». L’étude suggère une prise en charge à long terme. L’hospitalisation dans l’Unité Parents-Bébé peut être envisagée comme « un tremplin vers le renforcement des compétences du bébé et de ses parents. »
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Pour alimenter votre réflexion
Les parents possèdent des ressources pour rompre leur propre isolement
Afin d’éviter une série de conséquences sur le bien-être de l’enfant (cfr paragraphe Impact potentiel de l’isolement des parents sur l’enfant), il apparait important de mettre en place des interventions d’accompagnement à la parentalité qui visent la rupture de l’isolement des parents.
« Les initiatives d’accompagnement à la parentalité qui émergent du terrain ont souvent une visée émancipatrice et tendent à rompre l’isolement dans lequel vivent certaines familles, à recréer de la solidarité et de la citoyenneté. » (cfr Pour un accompagnement réfléchi des familles ; un référentiel de soutien à la parentalité).
Dans la recherche visant à évaluer « l’impact de projets de lutte contre la pauvreté infantile », on parle d'isolement social lorsque « la personne ou la famille dispose d’un support social faible (pas de famille ou peu d’amis proches), ne parle/comprend pas la langue, ne connaît pas bien son environnement. » (L’évaluation de l’isolement social des familles a été réalisée par les professionnels sur base du degré d’isolement social du parent de l’enfant, selon une échelle critériée). L’étude analyse également le processus d’affiliation permettant aux familles d’accrocher à un projet de lutte contre la pauvreté. Il en résulte, entre autres, que ce qui motive les parents à rester affiliés aux projets d’accompagnement c’est premièrement de permettre à l’enfant de voir d’autres enfants et deuxièmement de sortir de chez eux.
Les situations où des parents n’ont pas accès aux projets d’accompagnement ne sont évidemment pas prises en compte par cette étude.
Comment aller à la rencontre de ces familles ? Le non-accès aux services de certaines familles et leur incapacité à aller vers les professionnels d’aide, restent des défis qui peuvent orienter les futures actions d’accompagnement et de soutien à la parentalité.
La recherche citée ci-dessus met en avant le fait que « l’implication active des enfants et des parents est à la base des changements observés : c’est parce qu’ils sont sujets actifs dans les mécanismes d’interventions que des changements peuvent se produire. Les déclencheurs du changement se trouvent le plus souvent dans les motivations et les ressources des bénéficiaires du programme ».
Il est constaté que les parents utilisent différentes modalités pour rejoindre les dispositifs d’accompagnement de la parentalité pris en considération :
- Ils peuvent exprimer un problème spécifique à un intervenant « habituel », qui fait le relais auprès d’un service capable de répondre à ce besoin (ex. « Je passe 23h par jour chez moi et 24h par jour avec mon bébé ») ;
- Ils ont développé une relation de confiance avec un intervenant habituel (PEP’s de l’ONE, sage-femme, intervenant d’un CPAS, etc.) et celui-ci leur propose une prise en charge par le projet. La confiance entre les parents et l'intervenant est « transférée » vers le projet ;
- Ils ont une motivation précise, ils connaissent déjà le type de service qui les aideraient à résoudre leur problème ou satisfaire leur besoin (ex. « Nous voulons trouver un lieu pour rencontrer d’autres parents qui viendraient avec leurs enfants, du même âge si possible, mais pas le parc car il fait trop froid ») et se renseignent : un simple accès à l’information de l’existence d’un projet correspondant à cette attente suffit pour enclencher une démarche active des parents, pour peu que les conditions d’accès soient favorables : gratuité, proximité, horaires ;
- Ils reçoivent l'information par le « bouche-à-oreille » avec des pairs.
La fiabilité du lien parent-professionnel : une nécessité
La qualité de la relation avec le professionnel est décisive pour que les parents puissent donner du sens à leur vécu et deviennent acteurs de leur vie, notamment au bénéfice de l’enfant.
Il est important de souligner que l’identification du besoin des parents diffère souvent de l’analyse du professionnel ; c’est parfois par le biais d’une demande ponctuelle vis-à-vis de l’enfant ou d’une autre situation de vulnérabilité de la famille que les parents s’adressent au professionnel.
Par exemple, dans l’étude visant à évaluer « l’impact de projets de lutte contre la pauvreté infantile », il ressort que « beaucoup des bénéficiaires interrogés font part d’un manque d’interactions sociales et font face à un isolement social qui les motive et les encourage à participer régulièrement aux projets. Cet isolement social et familial semble toucher autant les parents que les enfants. »
Il existe deux principales typologies de prise de contact des professionnels que les parents utilisent :
- Dans la première, le professionnel n’est pas le point d’ancrage : il fait le relais vers un service de proximité susceptible d’aider les parents ;
- Dans la deuxième typologie de prise de contact, le professionnel a une partie proactive dans le passage de relais, en raison du lien de confiance que les parents ont tissé avec lui.
Dans les deux cas, la connaissance du réseau de la part du professionnel est fondamentale.
De plus, le parent isolé a besoin de sentir une continuité de l’accompagnement, ainsi que d’acquérir une confiance dans les ressources activées et de savoir que le professionnel demeure une ressource disponible quand l’accompagnement se termine. Cela ne veut pas dire que le professionnel ne doive pas aussi pouvoir « lâcher » la famille quand celle-ci n’est plus demandeuse ou que les solutions doivent être organisées en son sein ou ailleurs.
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Le réseau s’active lorsque les parents s’adressent à un professionnel parfois « pour des questions qui se situent en dehors de leurs champs de compétences et/ou de leurs mandats. Ces parents ne cherchent pas forcément un « expert » du domaine concerné, mais préfèrent s’adresser à un professionnel proche, connu, en qui ils placent leur confiance.
En effet, l’intervenant qui a la confiance des parents est souvent le mieux placé pour créer des relais de qualité vers d’autres professionnels susceptibles d’aider la famille. En accompagnant les parents dans cette démarche, il les introduit auprès des autres membres du réseau et peut contribuer à établir la confiance entre les parents et les autres professionnels au profit de l’enfant. (…) Le professionnel prend le temps de passer le relais à un collègue, si possible en présence de la famille » (cfr Pour un accompagnement réfléchi des familles ; un référentiel de soutien à la parentalité).
Dans tous les cas, l’activation du réseau et, éventuellement, le transfert de confiance seront plus efficaces dans la mesure où :
- Le parent expérimente la fiabilité d’un lien social de qualité ;
- Les professionnels de différents secteurs opérant sur le même territoire se connaissent entre eux et respectent leurs compétences et mandats.
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« L’orientation de la famille d’un intervenant vers un autre est souvent synonyme de rupture du lien. Cette orientation doit donc être réfléchie et accompagnée. Pour garantir à la famille une certaine stabilité, il s’agit d’assurer, dans la mesure du possible, une continuité de l’intervention afin d’éviter les ruptures, le sentiment d’abandon et de solitude. » (cfr Pour un accompagnement réfléchi des familles ; un référentiel de soutien à la parentalité).
De plus, l’expérience vécue avec le professionnel peut servir au parent en tant que point d’appui pour développer d’autres manières de rentrer en relation avec son environnement.
Pour aller plus loin : regardez la vidéo sur les 3ème et 4ème défis du document « Pour un accompagnement des familles en situation de vulnérabilité psychosociale »
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Quelques pistes d’intervention et de prévention
Afin de pouvoir aller vers les familles et leur offrir une continuité dans l’accompagnement, il peut être intéressant de :
- Développer un accompagnement à partir de là où la famille se trouve mais aussi en tenant compte de là où elle veut aller. Pour ce faire, il peut être pertinent :
- D’identifier le réseau social des parents ;
- D’aider les parents à créer un réseau personnalisé ;
- De dépister précocement l’isolement social ;
- De s’appuyer sur les ressources disponibles en favorisant un état de mouvement et d’activation de celles-ci sur les plans physique et psychique : du parent, de l’enfant et de l’entourage, qu’elles soient économiques ou intellectuelles ;
- De considérer l’enfant lui-même comme un levier qui a des ressources et un avis à émettre, tout en étant attentif à ce que l’enfant ne soit pas parentifié.
- Développer un mode collectif pour favoriser l’aide mutuelle :
- En favorisant la rencontre entre parents qui peuvent échanger leurs vécus et s’entraider ;
- En s’inspirant d’exemples d'accompagnement existants.
- S’appuyer sur la confiance qui a été établie durant l’accompagnement pour optimaliser la mise en place de relais. Pour cela, certaines balises sont essentielles :
- L’importance de la communication entre services, ne pas rester chacun dans sa case et prendre du temps pour se (re)connaitre entre intervenants ;
- Veiller à clôturer en laissant la porte ouverte afin de rester personne ressource et personne de contact avec le réseau si besoin ;
- La promotion de l’optimalisation de l’accessibilité des services en termes d’horaires, de proximité géographique ainsi que de possibilité financière et de simplicité administrative pour favoriser les accès.
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Dans la recherche sur l’impact de projets de lutte contre la pauvreté infantile, différents leviers et mécanismes ont été identifiés. Ceux-ci permettraient d’atteindre des objectifs différents en fonction de la situation de départ, à savoir :
S'appuyer sur la co-éducation dans les situations d’isolement social de la famille
Face au contexte familial des familles socialement isolées, la recherche suggère de mettre en place un processus s’appuyant sur la co-éducation, notamment sur le partage de la fonction éducative de la parentalité, afin de favoriser :
- La rupture de l’isolement social et l'intégration sociale de la famille ;
- La diminution de l’anxiété face à l’extérieur et du sentiment de solitude ;
- L'augmentation de la confiance en soi par le sentiment d’être actif au sein de la société ;
- L'ouverture à d’autres aides, activités.
La co-éducation est « un espace intermédiaire à partir duquel les professionnels et la famille replacent l’enfant au centre du processus d’apprentissage et deviennent des partenaires éducatifs à la fois complémentaires et différents, au sein d’une communauté éducative donnant du sens à leurs pratiques » (Humbeeck, Lahaye et Berger, 2018).
Les projets mettant en œuvre cette pratique partent du principe selon lequel le parent est un acteur à part entière avec lequel il faut collaborer afin d’obtenir des effets pour l’enfant.
Le concept de coéducation renvoie à un rôle éducatif partagé, ce partage étant en lui-même un facteur possible de rupture de l’isolement social. Les conditions de ce partage –par exemple une attitude de non-jugement par les professionnels- constituent les facteurs qui mènent à l’efficience de l’action des professionnels.
La co-éducation de l’enfant (par les parents, la famille élective proche, des pairs, des professionnels…) peut permettre à la fois de rompre l’isolement des parents et des familles et de travailler sur la confiance des parents dans leurs compétences rendant ainsi plus visibles celles de leurs enfants.
La co-éducation gagne à s’appuyer fortement sur le levier communautaire et est plus aisément mobilisée par des actions où le groupe joue un rôle central. Ainsi, proposer des séances en collectivité fournit aux parents isolés l’occasion d’expérimenter de nouveaux liens d’amitié et de la solidarité, de se sentir moins isolés et de prendre conscience que d’autres parents rencontrent aussi des difficultés dans l’exercice et la pratique de la parentalité.
Le levier communautaire est l’un de ceux qui rentrent en action dans les lieux de rencontre enfants et parents.
Travailler à un « étayage de l’enfant » en cas de prédominance de l’isolement social de l’enfant
Par « étayage de l’enfant », on entend le processus d'une intervention qui vise à induire « principalement des effets sur l’enfant et son développement, sans nécessairement viser d’emblée des effets sur le parent. » Un accompagnement qui privilégie le rôle actif de l’enfant tout en assurant un rôle de médiateur à l’adulte (intervenant ou parent), « permettrait de favoriser la rupture de l’isolement social et l'intégration sociale de l’enfant » ainsi qu'un potentiel effet rebond sur le parent.
Cette configuration se retrouve au sein de projets proposant une prise en charge directe de l’enfant, comme dans les haltes-accueil et les AMO.
S'appuyer sur la guidance parentale en cas d’isolement social vis-à-vis du réseau professionnel
Le mécanisme de guidance parentale permet la création d’un réseau de professionnels et de structures autour du noyau familial.
« Les intervenants impliqués dans la guidance parentale (qui interviennent à domicile ou dans leurs locaux) mettent en œuvre un accompagnement dirigé, voire une suppléance des parents, afin de faciliter l’accès à leurs droits, répondre à leurs besoins fondamentaux ou orienter les parents et leur famille vers des services aptes à répondre à leurs demandes. »
Un accompagnement « à la carte », au cas par cas, qui prenne en compte le contexte de vie et qui donne suffisamment de poids à l’analyse de la demande, est toujours souhaitable.
L’étude explorant « l’isolement social et la solitude des parents lors de la période de la périnatalité et petite enfance (PPE) » (dont les résultats sont disponibles à ce lien) relève une série de facteurs en lien avec l’isolement social et la solitude des parents qui mériteraient d’être explorés davantage, à savoir :
- L’influence des nouvelles technologies ;
- L’association avec les facteurs socio-économiques et culturels, communautaires et sociétaux ;
- Les différentes dimensions de la parentalité et le développement de l’enfant ;
- L’expérience des pères ;
- L’impact de l’isolement social sur le niveau socio-économique des parents vulnérables ;
- Les stratégies visant à prévenir ou à contrer l’isolement social et la solitude pendant la période de la périnatalité et petite enfance
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- Les principes et balises du document « Pour un accompagnement réfléchi des familles ; un référentiel de soutien à la parentalité » (ONE), qui offrent une série de pistes qui aident à la réflexivité sur ses pratiques et qui guident les professionnels dans l’articulation de la relation parent-professionnel ;
- Le document « Accompagner les familles en situation de vulnérabilités psychosociales » et les capsules vidéo qui en découlent, qui sont également des ressources inspirant les professionnels pour aller à la rencontre des familles ;
- Replay de la table-ronde du 1er DéPaR ayant pour thème : « Comment aller à la rencontre des familles » ;
- Un exemple d’accompagnement des mères seules isolées.
- Les diagnostics sociaux réalisés tous les deux ans par les conseils de prévention dans chaque arrondissement de la FWB. Ils apportent un éclairage précieux, ciblé en fonction de la population desservie, et permettent de dégager des initiatives menées mais aussi des pistes d’action. Les derniers diagnostics sociaux ont été réalisés en 2020. Pour chacun d’entre eux, la thématique de l’isolement social est présente, de manière plus ou moins prégnante, que ce soit dans une approche diagnostique, au travers de constats, de détermination de causes ou encore d’impacts. Ce sont donc des ressources ultérieures pour les professionnels.
- Le non-recours aux droits est un élément qui apparait de manière récurrente dans les diagnostics sociaux. Ce concept renvoie aux personnes qui ne bénéficient pas d’une offre publique (de droits et de services) à laquelle elles pourraient prétendre. Il s’agit plus souvent de personnes qui vivent dans l'isolement social (souvent des familles monoparentales, personnes âgées, personnes handicapées, …). Ainsi, dans différents domaines de la protection sociale, des ayants droits potentiels à une allocation ou une prestation de services ne sont pas toujours informés de leurs droits, n’ont pas le réflexe d’introduire une demande, ou bien ne savent pas comment faire cette demande ». (cfr SPP Service Public Fédéral de Programmation Intégration sociale et Eurofound). Par exemple, des parents socialement isolés et également en détresse, peuvent être dans l’incapacité d’aller vers des structures de soutien (non-demande). Le non-recours peut aussi être dû à des raisons psycho-sociales (honte, incompréhension, représentations intériorisées, …) ou à des raisons environnementales (barrière linguistique, accessibilité des transports, manque de moyens économiques, etc.…).
Le non-recours aux droits des familles impacte également les droits de l’enfant : l’accès aux soins, à l’instruction, ainsi qu’aux services d’accueil temps libre et aux milieux d’accueil, etc...
À ce propos, parcourez la Convention Internationale des Droits de l’Enfance.
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Avant de vous adresser au réseau, nous vous rappelons deux éléments clés à retenir :
- Penser son intervention à partir d’où sont les familles ;
- Prendre le temps de réfléchir à une intervention qui tient compte des ressources de la famille.
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Pour alimenter votre réseau
Certains services partagent les objectifs ainsi que leurs domaines d’intervention, tout en mettant en œuvre des approches différentes.
Les services suivants poursuivent l’objectif de réduire l’isolement social en renforçant les liens de la personne à tous niveaux (lien social, lien parent-enfant, lien professionnel-enfant, lien professionnel-parent) :
Les Lieux de Rencontre Enfants et Parents (LREP)
Les LREP sont des lieux d’accueil de qualité et de « pouvoir être » proposant un espace de jeu et de rencontre aux enfants âgés de 0 à 6 ans ainsi qu’à l’adulte familier qui l’accompagne.
Ces services à visée préventive ont pour objectif de soutenir la relation entre l’enfant et ses parents, favoriser la socialisation précoce de l’enfant, rompre l’isolement social et favoriser le développement global de l’enfant.
Ces lieux sont anonymes et loin de toute orientation thérapeutique et diagnostique.
Ils ne visent pas un apprentissage de la parentalité, mais favorisent les échanges avec d’autres parents. Grace à cela, notamment :
- Des liens se tissent ;
- Des relations perdurent en dehors de ces lieux ;
- On est écouté, cela qui suffit parfois à ne plus se sentir seul.
Certains lieux de rencontre enfants et parents, se rattachent à l’identité et aux critères des « maisons vertes ». Ces dernières s’inspirent ainsi de la première Maison Verte créée par Françoise Dolto, dont le fonctionnement a une série de spécificités (présence d’une ligne rouge délimitant deux espaces de jeu distincts, accueil des enfants jusqu’à leur trois ans accompagnés de leur familier, accueil lui-même assuré par des professionnels intégrés dans une approche psychanalytique, …).Les coordonnées des LREP agréés par l’ONE sont disponibles à ce lien.
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Nous rappelons que tous les services de première ligne s’occupant de la santé et du bien-être des enfants sont susceptibles d’être des points d’ancrage pour des personnes isolées. Parmi ces services nous répertorions :
Les Services d’Accompagnement Périnatal (SAP)
L’Office de la Naissance et de l’Enfance subventionne, en Fédération Wallonie-Bruxelles, 8 services d’accompagnement périnatal chargés d’aider les femmes enceintes qui se trouvent en difficultés sociales, médicales ou psychologiques ainsi que leur famille. Composés de sage-femmes, de psychologues, de psychomotriciens, …, ces services sont accessibles durant toute la grossesse, le séjour à la maternité, jusqu’à ce que l’enfant ait 1 mois, et peuvent être prolongés jusqu’à ses 3 ans jusqu’à ce qu’un relais post-partum ait pu éventuellement être mis en place.
Ils sont généralement gratuits et se concentrent particulièrement sur la création et le soutien du lien parents-enfants, avec pour priorité principale le bien-être de l’enfant.
Les professionnels des services d’accompagnement périnatal ne se substituent pas au suivi médical. Ils peuvent accompagner les parents aux rendez-vous médicaux et parfois, si nécessaire, prendre le temps de leur réexpliquer tout ce qui a pu y être dit ou vécu. Ils sont là aussi pour soutenir les futurs et jeunes parents autour de leur parentalité et les accompagner dans l’établissement des premiers liens avec leur bébé. Certains parents ont en effet besoin de plus de temps pour se sentir à l’aise ou pour apprendre les premiers gestes, les soins à donner à leur nouveau-né, …
Cet accompagnement peut se faire à domicile via 7 de ces services, qui sont non-hospitaliers.
Le service Aquarelle, implémenté à la maternité du CHU Saint-Pierre à Bruxelles, se distingue par son grand nombre de situations suivies (grand nombre de femmes issues de l’immigration) et sa durée d’intervention, les autres services suivant moins de familles mais sur du plus long terme.
Les 7 SAP qui interviennent à domicile :
- Ulysse asbl (Bruxelles)
- Bébe Accueil (Bertrix)
- Accordages (Mons)
- Chrysalide (La Louvière)
- Écholine (Montignies-S-Sambre)
- Apalem Seconde Peau (CHR La Citadelle)
- Tabane asbl (Parents en Exil)
Chercher les coordonnées des SAP
Les consultations prénatales et pour enfants de l'ONE
Les consultations de l’Office de la Naissance et de l’Enfance : dans son universalité, l’ONE offre d’accompagner gratuitement les familles dans leur projet d’avoir un enfant et de les soutenir dans la découverte et le vécu de leur rôle de parents. Les Partenaires Enfants-Parents (PEP’s, ex TMS) sont confrontés à des questions variées, qui sont à la fois tant du domaine médical que social et éducatif. Selon la thématique abordée, le PEP's est en mesure de répondre ou oriente la famille vers le partenaire compétent.
Pour en savoir plus sur le rôle des Partenaires Enfants-Parents.
Les Services de Promotion de la Santé à l’École (SPSE)
Les Services de PSE s’occupent de suivre la santé des enfants via le bilan médical et de mettre en œuvre des programmes de promotion de la santé.
Comme l’article 5 §4 stipule, « Dans le cadre de la concertation intersectorielle visée par le décret du 21 novembre 2013 organisant des politiques conjointes de l'enseignement obligatoire et de l'Aide à la jeunesse en faveur du bien-être des jeunes à l'école, de l'accrochage scolaire, de la prévention de la violence et de l'accompagnement des démarches d'orientation, les services et les centres Communauté française veillent à contribuer à la mise en place de programmes de promotion de la santé et de bien-être. »
Consultez, via ce lien, les listes régionales des Services PSE, ainsi que la page du site de l'ONE dédiée aux PSE.
Les Centres Psycho-Médico-Sociaux (CPMS)
Comme décrit dans l’art. 6 du décret du 14 juillet 2006, « les centres exercent les missions suivantes :
- Promouvoir les conditions psychologiques, psychopédagogiques, médicales et sociales qui offrent à l'élève les meilleures chances de développer harmonieusement sa personnalité et de le préparer à assumer son rôle de citoyen autonome et responsable et à prendre une place active dans la vie sociale, culturelle et économique.
- Contribuer au processus éducatif de l'élève, tout au long de son parcours scolaire, en favorisant la mise en œuvre des moyens qui permettront de l'amener à progresser toujours plus et ce, dans la perspective d'assurer à tous des chances égales d'accès à l'émancipation sociale, citoyenne et personnelle. A cette fin les centres mobiliseront, entre autres, les ressources disponibles de l'environnement familial, social et scolaire de l'élève.
- Dans une optique d'orientation tout au long de la vie, soutenir l'élève dans la construction positive de son projet de vie personnelle, scolaire, professionnel et de son insertion socio-professionnelle.
Le Centre PMS est composé de psychologues (conseillers et assistants psychopédagogiques), d'assistants sociaux (auxiliaires sociaux), d'infirmiers (auxiliaires paramédicaux) et de logopèdes qui travaillent en équipe. Un médecin est également attaché à chaque Centre PMS.
Consultez, via ce lien, l'annuaire des Centres PMS.
Retrouvez, via ce lien, tous les textes législatifs et circulaires essentielles des CPMS.
Les Centres de Planning Familial
Des lieux d’accueil chaleureux, où chacune et chacun peut trouver un soutien et une aide quels que soient son âge et son genre. Les entrevues se réalisent en toute confidentialité et dans le respect des convictions, des orientations et des identités de chacune et chacun.
Trouvez un Centre de Planning Familial agréé via le site : http://www.loveattitude.be/centres-de-planning .
D’autres CPF se trouvent sur les sites des Fédérations des CFP :
Fédération Laïque : https://www.planningfamilial.net/
Fédération des CPF des Femmes Prévoyantes Socialistes : https://www.planningsfps.be/
Fédération des Centres Pluralistes : http://www.fcppf.be/
Fédération des Centres de Planning et de Consultations Conjugales et Familiales en Wallonie : https://fcpc.be/
Cherchez un CPF dans la Région de Bruxelles-Capitale sur le moteur de recherche du site de la CoCoF : https://ccf.brussels/.
Les services d'Action en Milieu Ouvert (AMO)
L'AMO est un service qui apporte une aide aux jeunes dans leur milieu habituel de vie (famille, école,...).
L'objectif prioritaire d'une AMO est d'aider les jeunes à s'épanouir dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec l’environnement social (notamment à l’école, dans la famille, les quartiers…) :
- En leur apportant une aide individuelle.
- En soutenant leurs projets.
- En les aidant à résoudre leurs difficultés (familiales, scolaires, administratives, juridiques, ...).
L'aide accordée par une AMO est gratuite, confidentielle et anonyme.
Il existe plus de 80 AMO à Bruxelles et en Wallonie.
Qui peut y faire appel ?
- Tout jeune de moins de 18 ans qui a besoin d'aide, de conseils ou d’écoute ou qui éprouve des difficultés.
- Toute personne, parent ou familier qui rencontrent des difficultés dans l'éducation ou la relation avec un enfant.
- Tout enfant ou jeune qui est en situation de danger ou de difficultés.
Lorsque les AMO constatent qu'un certain nombre de jeunes ou de familles éprouvent tous le même genre de difficultés, elles peuvent réfléchir à des solutions qui seraient communes.
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Certains services peuvent soutenir indirectement la parentalité et parfois proposer des projets de soutien à la parentalité. Citons notamment :
- Ludothèques
- Bibliothèques
- Centres culturels (à indirect !)
- ADEPS https://www.sport-adeps.be/
- Maisons de quartier
- Maisons des jeunes
- …
Certaines actions et services sont déjà répertoriés dans notre annuaire.
Si vous souhaitez faire partie de l'annuaire, téléchargez le formulaire sur la rubrique Annuaire de Parentalité.be et envoyez-le à l'adresse parentalite(at)one.be
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